L'école du plein air
Eugène Delacroix
“Trois arbres au bord d’une colline”
novembre 1828
aquarelle, sur tracé à la pierre noire, sur papier
inv. 203
“Chaumières sous de grands arbres en été”
1831
aquarelle sur tracé au crayon graphite, sur papier bleu
inv. 1974
Lors d’un séjour à Tours, chez son frère, en novembre 1928, Eugène Delacroix réalise une série de croquis. De ces ébauches exécutées au crayon naîtront plus tard des aquarelles. Ainsi, pour mettre en couleur ce paysage de Touraine (inv. 203), l’artiste a fidèlement repris l’un des dessins figurant au folio 15 de l’album de voyage conservé à New York, au Metropolitan Museum of Art.
Goûtant aux charmes du plein air, le peintre n’exclut pas le travail en atelier. Devant le motif, il saisit les principaux éléments du paysage. Il en indique, en quelques mots, la place et la proportion. Puis les reprend au calme et les complètent à l’aquarelle. La touche large et le geste ample, révèlent une rapidité de réalisation. La couleur, plus ou moins diluée de manière à obtenir toute une variété d’effets, forme parfois des coulures que l'artiste ne cherche pas à reprendre.
Quelques années plus tard, en 1831, Eugène Delacroix séjourne à Valmont, à une vingtaine de kilomètres de Fécamp, dans la belle propriété de ses cousins Bataille. Le processus de création est identique pour ces deux chaumières. Il réalise l’aquarelle, de mémoire, à partir d'un dessin tracé à la mine de plomb sur un carnet conservé à Paris, musée du Louvre (on retrouve la même chaumière folio 8 et 14). Les indications de couleur notées sur le dessin, comme “volets et portes gris” ont été exactement reprises dans l'œuvre du musée Bonnat-Helleu.