Une lionne furieuse
Eugène Delacroix
“Étude pour Médée”
plume et encre brune, sur papier
inv. 209
Le dessin étudie, avec quelques variantes, le sujet du tableau que présente Delacroix au Salon de 1838, “Médée furieuse” (Lille, Palais des Beaux-Arts). Le travail de Delacroix doit beaucoup aux diverses sources littéraires et musicales auxquelles il a recours. La littérature antique (Euripide, Sénèque) mais aussi les pièces de Pierre Corneille (1635) et d’Ernest Legouvé, ainsi que l’opéra contemporain influencent l’interprétation que le peintre donne du mythe.
Trahie par Jason, qui l’avait répudiée et lui avait préféré Créüse, la fille du roi de Corinthe, Médée tue sa rivale en lui offrant une tunique empoisonnée puis égorge ses propres enfants, Merméros et Phéros, nés de son union avec Jason.
Les accents de plume donnent à la feuille son dynamisme, et font écho à la description de Théophile Gautier : “Le geste de lionne ramassant ses petits avec lequel Médée retient ses enfants qui s’échappent, est une invention superbe” (La Presse, 22 mars 1838).