Shakespeare romantique
Eugène Delacroix
“Étude pour “Polonius et Hamlet”
1834
crayon graphite sur papier
inv. 1932
“Polonius et Hamlet” et “Hamlet fait jouer aux Comédiens la scène de l'empoisonnement de son père”
1864
lithographie sur papier
National Galleries of Scotland
“Étude pour “Hamlet fait jouer aux Comédiens la scène de l'empoisonnement de son père”
1834
crayon graphite, plume et encre brune, sur papier
inv. 1930
La suite lithographique que Delacroix consacre à “Hamlet” entre 1834 et 1843 témoigne de l’admiration du peintre pour l’œuvre de Shakespeare (1564-1616).
Le peintre, qui a appris l’anglais auprès de Charles Soulier découvre l’énergie des personnages shakespeariens dans “Richard III”, Henri VI”, “Othello” et “La Tempête” lors d'un voyage à Londres, en mai 1825. Deux ans plus tard, comme Hugo, Vigny, Dumas, Nerval et Berlioz, il assiste aux représentations d’“Hamlet” à l’Odéon. Entre 1824 et 1859, le peintre consacre ainsi à Shakespeare une vingtaine de peintures dont la moitié traite d’Hamlet.
Les deux études préparatoires du musée Bonnat-Helleu montrent un parti pris d’austérité avec très peu de personnages, un décor réduit à l’essentiel et un cadrage très resserré sur les figures. Dans l’acte II, scène II, le comportement d’Hamlet s’est profondément modifié : il paraît étrange et même fou à ses proches, que ce soit la fille du conseiller Polonius, Ophélie dont il est amoureux, ou le roi et la reine. La situation retenue ici est une des plus connue du drame. Survient Hamlet lisant. Polonius engage la conversation avec lui. “Que lisez-vous monseigneur ?... Des mots, des mots, des mots.”
Les gravures réalisées à partir de ces dessins ne remportèrent aucun succès auprès du public et le journal L’Artiste alla même jusqu’à évoquer des « pages désolantes » que l’artiste aurait mieux fait de garder dans ses cartons.