La récompense suprême
Victor Baltard (1805-1874)
"Vue de Rome, prise du Pincio"
entre 1834 et 1839
plume et encre grise sur papier
inv. 162
Léon Bonnat (1833-1922)
"La Résurrection de Lazare"
1857
huile sur toile
inv. CM 254
De tous les concours auxquels se soumettent les artistes, le prix de Rome apparaît comme le plus complexe et le plus prestigieux. Non seulement il attire l'attention de la presse internationale, mais il ouvre la porte à la célébrité. Institué par l'Académie des Beaux-Arts, il permet de sélectionner les étudiants qui suivront un enseignement de 4 à 5 ans à Rome.
Victor Baltard (1805-1874) donne un panorama de la villa Médicis, sur la colline du Pincio, contre la muraille d’Aurélien. Les lauréats, dont le futur architecte, ont le privilège d’y résider lors de leur séjour à Rome, à partir de 1803.
Pour concourir, les postulants, qui doivent avoir moins de trente ans, ont, entre autres, à présenter une lettre de recommandation d'un maître reconnu et composer une œuvre en loge, dans un temps limité. Après deux tentatives, Léon Bonnat (1833-1922) propose en 1857 une toile sur le thème de la Résurrection de Lazare qui lui vaut un second prix. Séjournant à Rome, le peintre, sans doute un peu amer, critique la légèreté et le manque d’assiduité de certains lauréats dans les lettres adressées à ses amis en France :
"[…] Le tort des pensionnaires en général est de faire les envois exclusivement pour remplir les conditions exigées. […] Ils croient que le titre de pensionnaire suffit pour faire d’eux de grands peintres. En général ils travaillent trop en grands seigneurs, en prenant largement leurs aises. Il y a heureusement des exceptions." (Saigne, 2017, p. 30)