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François Marius Granet (1775-1849)
"La Colonna della Croce al Trebbio à Florence"
pinceau et lavis brun sur esquisse au crayon sur papier
inv. 2143
Fra Angelico peut-il causer une bouffée délirante ? La coupole de Brunelleschi provoquer une crise de désespoir ? Après être entré dans la basilique Santa Croce, Stendhal (1783-1842) raconte cette expérience :
"J’étais déjà dans une sorte d’extase, par l’idée d’être à Florence, et le voisinage des grands hommes dont je venais de voir les tombeaux. […] En sortant de Santa Croce, j’avais un battement de cœur, ce qu’on appelle des nerfs, à Berlin ; la vie était épuisée chez moi, je marchais avec la crainte de tomber."
(Stendhal, 1973, p. 225)
La ville favoriserait en effet l’apparition du syndrome de Stendhal – ou de Florence – non seulement chez l’auteur romantique, mais aussi auprès des amateurs d’art éblouis par tant de chefs-d’œuvre. Le peintre aixois François-Marius Granet (1775-1849) en restitue l’atmosphère singulière et poétique dans un croquis en lavis brun, représentant la Colonna della Croce al Trebbio, traitée en clair-obscur.
Au XIXe siècle, cette accumulation de merveilles favorise l’idéalisation de la culture florentine. La capitale toscane apparaît ainsi comme une place centrale, dont le souvenir et les représentations imprègnent largement la conception de l’humanisme, de la Renaissance italienne et du génie artistique.