Les séductions du flamenco
Georges Prosper Ernest Bergès (1870-1935)
"Flamencas"
1899
huile sur toile
inv. FNAC 877 / CM 81
Paul-Michel Dupuy (1869-1949)
"Portrait d'une Espagnole"
1936
huile sur toile
inv. CM 563
Sur le devant d’une scène, en plongée, deux danseuses se courbent, virevoltent dans un flamboiement de couleurs et de lumière. On entendrait presque les guitares, les voix rauques des chanteurs et le bruit des chaussures ferrées. Les "Flamencas" fournissent à Georges Bergès le sujet d’une grande toile destinée au Salon de 1899 et lui permettent d’obtenir une médaille d’argent à l’Exposition universelle de 1900.
Au XIXe siècle, l’image de la bohémienne est à la mode et se confond avec celle de l’Espagnole, particulièrement la danseuse de flamenco. Théophile Gautier le traduit dans cet extrait de la revue "La Gitana" (1839), en évoquant du même coup l’essor des artefacts "bohémiens" :
"On ne voit que gipsies, gitanas, zingari et toutes les variétés du genre ; l’Esméralda de "Notre-Dame de Paris", quoique vierge et martyre, a une plus nombreuse famille qu’Ève ou Cybèle, la grande déesse ; les castagnettes deviennent chères, les tambours de basque sont hors de prix." (Gautier, 1858, p. 223)
Le "Portrait d’une Espagnole" par Paul-Michel Dupuy, un autre élève de Léon Bonnat, traduit la persistance d’un type, au cours du XXe siècle : l’accroche-cœur enroulé sur le front, les yeux soulignés de noir, des lèvres peintes en rouge ainsi que de volumineux bijoux.