Une capitale internationale : la première Exposition universelle
Charles-François Daubigny (1817-1878)
"Le Crystal Palace à Londres"
1866
fusain sur papier
inv. 197
Charles-François Daubigny (1817-1878)
"Vue d'un parc public (Crystal Palace à Londres)"
1866
sanguine sur papier
inv. 1878
L'idée d’exposer des produits de l'industrie et de l'agriculture est française. Elle émerge au début du XIXe siècle, lorsque ces deux secteurs prennent un nouvel essor. Mais c'est au Royaume-Uni qu'elle prend une envergure internationale : la Great Exhibition of the Works of Industry of all Nations (grande exposition universelle des travaux de l'industrie de toutes les nations) est la première des Expositions universelles. Elle est organisée du 1er mai au 15 octobre 1851 à Londres, au sein du Crystal Palace, une immense bâtisse de verre et de métal conçue pour cette occasion par Joseph Paxton (1801-1865). En sept jours et sept nuits, ce jardinier paysagiste conçoit un édifice inspiré des vastes serres qu'il a déjà construites.
L'exposition accueille 14 000 exposants et reçoit 6 millions de visiteurs. Cet immense succès constitue l'un des temps forts de la période victorienne (correspondant au long règne de la reine Victoria de 1837 à 1901). À la fin de l'exposition, le Crystal Palace est démonté et reconstruit dans un parc, au sommet de Sydenham Hill.
La silhouette du bâtiment est altérée par l’addition de deux tours colossales de cent mètres de hauteur érigées en 1856 pour servir de château d’eau. C’est sous cette forme que Charles-François Daubigny découvre l’édifice lors d’une première visite en Angleterre en 1865, en compagnie de l’imprimeur et marchand d’art Alfred Cadart (1828-1875). L’année suivante, il réalise plusieurs esquisses du site, au fusain et la sanguine, montrant le Crystal Palace au loin, émergeant de la végétation. Les séjours du peintre en Angleterre et sa démarche d’y exposer ses œuvres montrent le désir de Daubigny d’explorer les opportunités du marché de l’art londonien avant son exil en 1870. Contrairement aux impressionnistes de la même période, son œuvre et plus généralement celle des artistes de l’école de Barbizon trouvent des acheteurs en Angleterre.