Musée Bonnat-Helleu, musée des beaux-arts de Bayonne
© Bayonne, musée Bonnat-Helleu / cliché A. Vaquero
 

Musée Bonnat-Helleu
musée des beaux-arts de Bayonne
5 rue Jacques Laffitte
64100 Bayonne
05 59 46 63 60

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Un procédé technique inédit et controversé

Adolphe Braun, détail du plafond de la chapelle Sixtine (fresque de Michel-Ange).
Adolphe Braun, détail du plafond de la chapelle Sixtine (fresque de Michel-Ange).
Adolphe Braun, sans titre (d'après "la fiancée juive", Rembrandt).
Adolphe Braun, sans titre (d'après "la fiancée juive", Rembrandt).
Adolphe Braun, sans titre (dessin attribué à Léonard de Vinci).
Adolphe Braun, sans titre (dessin attribué à Léonard de Vinci).
Adolphe Braun, sans titre (d'après "La Sainte famille sous un chêne", Raphaël).
Adolphe Braun, sans titre (d'après "La Sainte famille sous un chêne", Raphaël).

 

 

 

 

       Les photographies présentes dans l’album Braun ont été tirées au charbon, technique dite inaltérable du fait de sa grande stabilité chimique.

 

Inventée par Alphonse Poitevin (1819-1882) en 1855, et brevetée en 1864 par Joseph W. Swan (1828-1914), la photographie au charbon appartient à la famille des procédés pigmentaires et utilise la photosensibilité des sels de chrome. Une feuille de papier enduite d’un mélange de pigments broyés et de gélatine est exposée à la lumière, en contact avec un négatif. Un papier de transfert destiné à recevoir la future image positive est ensuite accolé à cet ensemble. Celui-ci est alors dépouillé dans un bain d’eau tiède. Les parties non insolées se dissolvent en entraînant le pigment, laissant apparaître les zones claires de l’image positive. Cette dernière est formée en relief, à partir de couches plus ou moins épaisses de gélatine pigmentée.

 

 

       Cette technique se révèle parfaitement adaptée à la reproduction d’œuvres d’art, et Adolphe Braun en rachète les brevets en 1866. Les images fournies par ce procédé sont d’une très grande finesse, déterminée par les différents mélanges pigmentaires employés. Ainsi des tonalités de noir de carbone, de fer, de vigne, de terres d’Ombre et de Sienne, de brun Van Dyck, ou encore de sépia, viennent apporter cette vibration si particulière à la photographie.

 

Braun est immédiatement séduit par les qualités graphiques du rendu, et la critique encense ce procédé remarquablement fidèle au modèle, établissant un nouveau standard pour la reproduction d’œuvres d’art. Pourtant, ces qualités plastiques soulèvent progressivement des interrogations quant au statut de ces documents photographiques. Ainsi, l’historien d’art Charles Blanc (1813-1882) n’hésite pas à déclarer que la photographie est un « art autonome », et en juillet 1885 une salle d’exposition dédiée aux photographies Braun, est inaugurée au Louvre. En utilisant les caractéristiques du tirage au charbon, la maison Braun a su ajouter de façon déterminante une dimension plastique à la reproduction d’œuvres d’art.

 

 

Pour aller plus loin : https://galerie-photo.com/photographie-technique-charbon.html

 

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