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L’héroïne du jour
Jean-Auguste-Dominique Ingres
(1780-1867)
"Portrait de mademoiselle Guille"
1856
crayon au graphite et rehauts d'aquarelle sur papier ; lignes de construction au crayon au graphite
inscrit, localisé, daté et signé, en bas à droite, au crayon au graphite : Baby offrant le pain béni à la / chapelle de la Vierge dans l'église de Meung / le 15 aoust 1856. / Son parrain Ingres del.
inv. 2282
Isabelle Guille était la fille du notaire Jean-François Guille et de Léonie-Marie-Joséphine Ramel, sœur de Delphine Ramel, la seconde épouse d'Ingres. L’artiste était devenu le parrain de la petite fille, née en 1853, et semble avoir eu pour sa jeune filleule une tendresse particulière. Il la représente ici à 3 ans, à l’occasion des cérémonies du 15 août, dans l’église de Meung-sur-Loire, village du Loiret où le peintre effectuait traditionnellement un séjour annuel en famille. L’enfant, coiffée d’une capote décorée de fleurs nouée sous le menton, a revêtu une robe de fête en ce jour de célébration de la Vierge. De sa main droite, elle tient un grand cierge autour duquel a été noué un ruban.
Ingres montre en quelques traits sa timidité attendrissante, sa mise apprêtée et ses imperfections (la chaussette gauche a glissé sur la cheville), et aussi le sérieux avec lequel elle accomplit l’offrande du pain béni. Des touches de couleur à l’aquarelle judicieusement distribuées (ruban, nœuds, chaussures, fleurs, bracelet, cheveux, yeux, lèvres et pommettes…) soulignent son élégance et la délicatesse de son visage aux yeux ronds. Personnage principal de la composition, elle semble être l’héroïne du jour.
