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Un portrait posthume ?
Léon Bonnat
(1833-1922)
"Portrait de Marguerite Franchetti"
1875
huile sur toile
signé et daté, en bas, à droite : Ln Bonnat / 1875
inv. 2651
Appuyée sur le dossier d’un siège bleu capitonné, Marguerite Franchetti, âgée de 7 ou 8 ans, se présente à nous le regard rêveur, en chemise, un petit collier de corail autour du cou.
L’enfant meurt probablement en 1874, l’année qui précède la réalisation de ce portrait. Dans un ouvrage paru en 1879, le premier biographe de Léon Bonnat, Achille Fouquier évoque une autre représentation de la fillette, grandeur nature, assise, de face, vêtue d’une robe de velours noir garnie de guipures, ceinturée de rouge, les cheveux relevés retenus par des rubans, tenant une poupée, le visage "animé par un joli sourire enfantin." (p. 228). Le peintre aurait utilisé cette première composition pour réaliser un second tableau, posthume, montrant Marguerite dans un long peignoir.
L’œuvre conservée au musée est-elle une troisième toile ou recouvre-t-elle l’un de ces deux tableaux ? On peut en effet s’interroger car elle montre de nombreux repentirs et laisse deviner une autre composition sous-jacente. Quoi qu’il en soit, notre tableau pourrait être un portrait rétrospectif, réalisé après la mort prématurée du modèle, transformant la robe d’apparat en une mise simple et dépouillée. Ainsi s’expliquerait également la mélancolie qui se dégage de cette toile.
