Deux estampes de Paul Helleu
En 2013, le musée a pu faire l’acquisition en vente publique de deux nouvelles estampes de Paul Helleu.
La première des deux gravures, Ellen étendue sur un canapé, que l’on peut dater de 1894, est tout à fait représentative des pointes sèches d’Helleu ayant pour modèle sa fille aînée à différents âges. La composition qui mêle deux motifs, celui de l’enfant écrivant, traité au trait à l’arrière-plan, et celui de la fillette étendue au premier plan, la pose gracieuse d’Ellen, le travail enlevé de la pointe sèche qui suggère les volumes et détaille le délicat visage, en font l’une des plus harmonieuses de l’artiste.
La seconde gravure (qui date probablement des années 1897-1898) est rare (ill. ci-contre). Elle représente une femme penchée sur sa lecture, sans doute l’épouse et modèle favori de l’artiste, Alice. Sa chevelure est en partie masquée par une volumineuse tête d’hortensia placée dans une corbeille en osier. Cette fleur tant aimée du comte Robert de Montesquiou-Fézensac, a été mise à l’honneur à plusieurs reprises par Helleu, notamment dans un grand pastel conservé au musée Bonnat-Helleu (inv. 2010.1.158) sur lequel on reconnaît la corbeille. À l’arrière-plan, on distingue une marine accrochée au mur. Elle souligne le goût d’Helleu pour ce sujet, qu’il traite notamment en peinture avec une palette qui rappelle les impressionnistes. Au-delà du motif, cette pointe sèche est particulièrement intéressante par son format vertical, inspiré par le japonisme, très en faveur à la fin du XIXe siècle. D’autres gravures reprennent un format très similaire, mais restent rares dans la production d’Helleu.