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L’histoire du musée
Revivez avec nous l’histoire du musée
- La première collection municipale est antérieure à la création du musée. Elle est constituée dès les années 1830, grâce à des achats de la Ville auprès de jeunes artistes natifs de la région – dont Léon Bonnat (1933-1922) et Achille Zo (1826-1901) – et des envois de l’État. Ce fonds constitué d’œuvres d’artistes locaux, est le cœur de la collection municipale. La Ville affiche ainsi sa volonté de soutenir la création, en lien avec l’ouverture d’une nouvelle école municipale de dessin et de peinture en 1871.
- En 1873, les collections, trop à l’étroit dans les salons de l’hôtel de ville, sont déménagées et rassemblées dans le foyer du théâtre, sous le nom de « musée de peinture ». En 1882, une partie du Conseil municipal de Bayonne souhaite néanmoins rendre ces espaces au public du théâtre et demande le transfert des collections dans l’ancienne halle de la cité. Le projet est précipité par l’incendie d’une partie des collections de la bibliothèque et d’histoire naturelle, en 1889, et le programme architectural est adopté en 1891, en vue du concours.
- À cette occasion, le peintre bayonnais Léon Bonnat (1833-1922), qui avait bénéficié, suite à l’intervention du maire Jules Labat (1819-1914), d’une bourse municipale pour partir étudier les Beaux-Arts à Madrid puis à Paris, fait part de son intention de donner à sa ville natale la gigantesque collection qu’il a constituée.
- L’emplacement retenu est situé à l’angle des deux rues, Jacques-Laffitte et Frédéric-Bastiat, en centre-ville, près de l’église Saint-André où Léon Bonnat a peint une Assomption de la Vierge. En 1896, la première pierre du futur musée est posée par le maire Léo Pouzac et le bâtiment de style classique, en pierre calcaire, est achevé dix-huit mois plus tard. Inauguré en 1901, il a alors une vocation d’éducation : il est tout à la fois archives, bibliothèque, musée de peintures et muséum d’histoire naturelle. À l’ouverture du musée Bonnat, l’artiste et collectionneur vient lui-même mettre en place sa collection, tout en rédigeant un testament par lequel il lègue aux Musées nationaux la quasi-totalité de ses œuvres avec obligation de dépôt à Bayonne. Cette disposition lie d’emblée le musée du Louvre et le musée des Beaux-Arts de Bayonne dans une même communauté de destin, donnant lieu dès le début du XXe siècle à d’importants échanges entre les deux institutions.
- En 1922, le musée est réaménagé car la collection s’étoffe au décès de Léon Bonnat avec l’arrivée des œuvres restées dans son hôtel particulier de la rue Bassano, à Paris. Outre les objets d’art et les antiquités, elle s’enrichit de nombreuses sculptures dont une série de bronzes de Barye (1795-1875) et d’œuvres d’Henri Chapu (1833-1891), de 374 tableaux représentant les principales écoles européennes, et plus de 1 800 dessins d’une très grande qualité.
- La générosité de Léon Bonnat appelle d’autres artistes et passionnés à nourrir les collections de ce qui devient le grand musée d’arts du Pays basque : en 1921, le legs Derrecagaix fait entrer dans les collections des esquisses de Rubens tandis qu’en 1936, ce sont les impressionnistes et nabis qui sont présentés grâce au leg d’Antonin Personnaz (1854-1936).
- Pendant l’Occupation, le musée est ouvert pour « distraire » les soldats et les tableaux de la collection de peinture ornent les bureaux de la Kommandantur. À la fin de la guerre, le bâtiment est réquisitionné pour le service du rationnement.
- De 1975 à 1979, un grand projet de rénovation entend moderniser la présentation des œuvres alors que le départ de la bibliothèque municipale a permis de consacrer l’entièreté du bâtiment historique au musée.
- En 1991, l’ouverture du Carré Bonnat, espace pour l’art contemporain lié au musée, fait entrer celui-ci dans une nouvelle ère.
- En 1992, le legs de Jacques Petithory (1929-1992), marchand d’art parisien originaire de Peyrehorade, constitue un enrichissement conséquent du fonds avec notamment 186 dessins italiens et français, ainsi que des toiles maniéristes rares.
- Des grandes expositions comme celle de Picasso “Toros y toreros” ou l’accrochage inédit, en 1999, des collections par Jorge Semprun (1923-2011) font date. De nombreuses initiatives pour ouvrir le musée à tous les publics sont menées par l’ensemble des équipes du musée.
- La donation de Paulette Howard-Johnston (1904-2009), fille du peintre Paul Helleu (1859-1927), fait du musée l’un des lieux de référence concernant l’artiste, dès 1988. Il abritera l’œuvre de Paul Helleu grâce à cette donation, ainsi qu’aux dons et legs des nièces de Paulette Howard-Johnston, Éliane Orosdi et Ghislaine de Kermaingant, venant compléter cet ensemble entre 1994 et 2002. En 2009, au décès de Paulette Howard-Johnston, le musée Bonnat est désigné par son testament comme l’héritier de sa collection ; plus de 300 nouvelles pièces rejoignent alors les collections du musée.
- En 2011, le musée ferme ses portes pour rénovation, tandis qu’à la faveur de ce dernier legs réalisé par la famille Helleu, le musée devient Bonnat-Helleu.
- Un projet architectural ambitieux débute alors, afin de répondre à un double enjeu de conservation et de valorisation des collections. Le chantier de restauration des collections, d’envergure exceptionnelle, est alors mené : plus de 1300 œuvres sont restaurées tandis que les espaces du bâtiment sont entièrement repensés pour faire entrer le musée dans le XXIe siècle. L’école voisine est jointe au bâtiment historique afin de doubler ses espaces d’exposition et de bénéficier de réserves aux normes actuelles.
- Dans la perspective de la réouverture du musée Bonnat-Helleu, la Ville de Bayonne et le musée du Louvre nouent un partenariat ambitieux en vue de valoriser auprès de tous les publics les collections du musée, également plus grand musée dépositaire du Louvre sur le territoire français. Cette convention de partenariat ouvre la voie d’une coopération féconde pour les deux musées.
- Le musée Bonnat-Helleu rouvre ses portes au public le 27 novembre 2025.